Depuis plus d'une dizaine d'années, les autorités camerounaises ont opté pour une réelle politique d'introduction progressive des technologies de l'Information et de la Communication dans les enseignements secondaires. Cette politique s'est traduite au fil des ans par la construction et l'équipement des Centres de Ressources Multimédia (CRM) dans certains établissements du secondaire. Bien qu'avec quelques insuffisances, cette démarche a évolué pour aboutir il y a deux ans à l'ouverture de nouvelles filières en Technologies de l'Information (TI).
Cependant, il est loisible de constater que ce processus de vulgarisation ne s'est pas accompagné d'une réelle politique de formation des formateurs. La filière ouverte à l'Ecole Normale supérieure de Yaoundé forme, certes, des enseignants dans le domaine des TIC, mais une analyse des contenus des curriculums en vigueur dans cette école permet de comprendre que la formation dispensée n'est pas en adéquation avec les contenus des programmes en vigueur dans les établissements où ils sont affectés à la sortie.
Par ailleurs, on constate sur le terrain, et cela depuis l'introduction des cours d'Informatique dans les salles de classe du secondaire, que ceux ci sont dispensés par des enseignants peu ou pas du tout qualifiés pour le faire. La majorité de ces enseignants sont issus soit des filières du Tertiaire, soit des Techniques industrielles ou même titulaires de DUT en Informatique. Ils disposent pour tout bagage de quelques connaissances rudimentaires, fruit de leur propre auto-formation.
Dès lors se pose la question de savoir si ces connaissances en Informatique dont disposent ces enseignants sont suffisantes pour leur permettre d'assurer efficacement leurs enseignements ? Si oui, possèdent-ils tous les rudiments pédagogiques pour mieux encadrer les apprentissages des élèves? Dans le cas contraire qu'y a-t-il lieu de faire? en attendant le recadrage de la formation des enseignants d'Informatique, n' y aurait-il pas lieu d'instituer une certification à l'intention des enseignants qui aspirent à exercer dans ces filières Informatique ? Cette certification permettrait à mon avis, aux autorités camerounaises d'attester les aptitudes pédagogiques des enseignants qui en cas de succès à ces épreuves, seront habilités à conduire les enseignements dans ces filières dont les contenus sont assez pointus.
Cette réflexion est certes personnelle mais elle a l'ambition de jeter les bases d'une réflexion plus élargie à laquelle nous serions bien disposés à participer davantage afin de définir dans les détails les contours de cette opération
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